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Remember Me

D’ici 2084 vous et moi serons totalement oubliés (à moins qu’on nous empaille pour faire marrer les gosses dans les musées). Mais Remember Me vous permet de débarquer dans le Paris de 2084 sur une intrigue qui exploite à fond le concept des souvenirs. Un univers qui s’annonce captivant, avec du Aleksi Briclot inside, ce qui m’incite à continuer mon « printemps des potes »…

C’est cette semaine que sort Remember Me, jeu vidéo (à ne pas confondre avec un film du même nom, sorti lui en 2010) qui sent bon la Science-Fiction à la Philip K. Dick et qui est le bébé d’un studio français, Dontnod. Remember Me est aussi l’aboutissement de longues années de travail de la part (entre autres) d’Aleksi Briclot (Spawn, Merlin…). Ses autres partenaires sont également très doués, à n’en pas douter (il n’y a qu’à voir la gueule du jeu) mais je les connais moins. Ca fait quelques fois que je croise Aleksi au fil des ans et qu’il me parle de l’avancée de ce projet. Cette semaine encore on en parlait… Bon, maintenant, Aleksi Briclot est un monument de talent et n’a sans doute pas besoin de mon coup de pouce. Je ne m’inquiète pas pour lui. Non, c’est vous qui me préoccupez…

Je ne vais pas vous la faire à l’envers. Mes années de « gamer » sont derrière moi et je serais bien incapable de vous vanter les mérites du gameplay de Remember Me. Ceci dit, pour ne citer que quelques sources, le portail Free lui donne une note de 86%, Jeuxactu.com lui le note 16/20 et ça, dans n’importe quelle langue, c’est de bon augure. Par contre, à mon humble niveau, il est difficile de ne pas tomber amoureux de l’univers représenté par le jeu. Philip K. Dick est un de mes auteurs préférés en matière de S.F. Ou même un de mes auteurs préférés tout court. Ses paragraphes paranos, schyzos, hallucinés, ont modelé une part non négligeable de la S.F. moderne. Ce romancier, grand-père du cyberpunk a prévu, annoncé, anticipé, dévancé des films qui, pour certains (Blade Runner, Total Recall, A Scanner Darkly…) sont officiellement des adaptations de ses romans. D’autres le sont à la sauvette (Matrix…). Et donc je ne peux qu’être content de voir qu’un studio français ose aller sur ce terrain-là. D’autant qu’en France, en général, on rend pas la tâche facile à ceux qui se lancent des récits de genre.

Donc c’est là que vous entrez en scène. Quand je dis que le sieur Aleksi et ses acolytes n’ont pas besoin de mon coup de pouce, je me dis par contre qu’il serait dommage que, vous, vous passiez à côté. Je veux dire, mince, pour une fois qu’un jeune studio français fait preuve d’ambition, ce serait quand même dommage que vous passiez à côté et que vous perdiez ainsi une chance de prouver votre bon goût. Remember Me nous entraîne dans le Paris de 2084, devenu une énorme mégapole avec des tours qui viennent se frotter contre Notre-Dame. Ca, c’est pour le côté carte postale. L’avenir n’est cependant pas qu’un décor : En 2084 on stocke les souvenirs, on les manipule… Et ça, ce n’est pas sans poser problème, comme va le découvrir l’héroïne du jeu. Pour ce que j’en ai vu, en plus de P.K. Dick, il y a comme une pincée d’Aeon Flux (le dessin animé d’origine, hein, par la merde infecte en « live action » qu’ils ont tourné plus tard). Mais, là, certains d’entre vous vont me dire « ah oui mais on est comme toi, on je joue plus guère, par choix ou par manque de temps, alors le jeu de Dontnod… ». Oui mais voilà, du coup, le jeu Remember Me ne vous intéresse pas, vous avez encore une autre chance au grattage : Remember Me fait aussi l’objet d’un artbook (« The Art of Remember Me« , on ne peut pas plus explicite) qui sort lui aussi ces jours-ci chez Dark Horse et qu’on peut commander de partout, au bas mot en utilisant Amazon (ICI). Après, vous faîtes comme vous voulez. A vous de voir si vous voulez continuer à briller en société ou bien si vous voulez être complétement en dehors de la discussion quand les gens vous en décrirons les mérites.

Aleksi Briclot n’a pas besoin de ma bafouille. Dontnod non plus. Mais ça ne m’empêche pas de penser et de dire que c’est du bon boulot et que ces années d’efforts ont été utilisées à très bon escient…

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Xavier Fournier: