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Meanwhile… (Et pendant ce temps-là…)

En attendant la sortie de Super-Héros une histoire française le mois prochain, ce n’est pas tout à fait comme si j’étais en vacances. Pas du tout comme si je l’étais, d’ailleurs, puisqu’entre les articles à écrire pour divers magazines, il y a aussi les conférences qui se suivent et ne ressemblent pas forcément. Samedi 4 octobre, j’intervenais à Saint-Leu-La-Forêt (Médiathèque Pompidou) dans un contexte relativement « classique » pour moi maintenant, c’est-à-dire parler de l’Histoire des comics. L’occasion d’évoquer des héros en slip mais aussi les frasques de certains auteurs et éditeurs. Certains de mes correspondants sur Facebook s’étaient glissés dans le public… Et je n’en suis pas encore revenu que l’un d’entre eux avait expressément fait la route depuis Rouen. Et comme une partie de ce petit monde repartait par le même RER, nous avons joué les prolongations en continuant de parler comics sur le chemin du retour.

Mardi 7 octobre, l’exercice était totalement différent puisque je répondais à l’invitation de Farvest pour participer au salon Marketers Day 2014, au Luxembourg. L’événement avait cette année pour thème le Gender Marketing et je faisais partie des intervenants sur scène au même titre qu’Inna Shevchenko des Femen. Alors, forcément, dans un salon du marketing et de la communication, précédant sur l’estrade les Femen, la chose peut paraître au demeurant assez loin des comics. Elle l’est, à priori, mais Julie Tempesta de Farvest m’a demandé de venir pour parler du « Gender Marketing » appliqué aux comics et plus particulièrement au renouveau de la série Thor. Et cela ne me déplait pas de ne pas limiter mes interventions aux seuls salons officiels des comics ou de la BD. C’est aussi une manière de parler comics à des gens qui les connaissent parfois en surface. Là, pour le coup, pendant une petite demi-heure, je leur ai montré qu’en matière de super-héroïnes on partait de loin (remontant jusqu’à Olga Mesmer « la fille aux yeux à rayons-x », en 1937 et en passant par Wonder Woman ou Supergirl) pour expliquer pourquoi, aujourd’hui Marvel avait besoin d’une nouvelle Thor plutôt que d’une Thor Girl. J’ai aussi mentionné l’affaire récente des t-shirts sexistes de DC Comics (avec seulement une demi-heure de temps de parole, pas moyen de caser les remous liés à Spider-Woman, qui auraient mérités un long moment d’argumentation et de contre-argumentation). Et j’ai terminé en parlant bien sûr du contenu de la nouvelles série par Jason Aaron et Russell Dauterman. Je reviens aussi dans la besace avec un épais trophée d’honneur en Marketing et Communication.

J’espère que le message est passé. A priori oui, puisqu’après mon intervention bien des spectatrices (y compris dans les rangs des Femen) m’ont dit qu’elles comptaient se mettre à la lecture de Thor par Aaron et Dauterman. D’où l’intérêt d’aller parler comics en dehors du « ghetto », si l’on veut mieux les faire connaître en dehors du public existant.

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Xavier Fournier: