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Et pendant ce temps-là, au Mexique…

Depuis un an et demi qu’est sorti Super-Héros – Une Histoire Française, c’est peu de dire que je m’étonne du champ des retombées. Comprenez qu’au demeurant un livre sur les super-héros français, il y avait de quoi s’attendre à ce que la chose n’intéresse que les compatriotes de ces personnages. Sauf que c’était faux. Je me suis vue à voir débarquer des articles sur le livre aux USA aussi bien qu’au Japon. Et là je viens de découvrir dans la boîte aux lettres le numéro 119 de la revue Artes De México, publié à l’origine en décembre 2015 au Mexique (comme le titre vous l’aura laissé entrevoir) et qui a pour thème global la Lucha Libre. Alors vous allez me dire que vous ne voyez pas forcément le rapport entre la Lucha Libre au Mexique et un livre sur les liens entre les super-héros et la France. Je pourrais me rabattre derrière le seul fait que le catch vintage m’intéresse (comme ceux qui suivent mes posts sur ce site le savent déjà). Sauf que c’est plus logique que ça… il y a quelques mois, alors qu’Orlando Jiménez Ruiz préparait son article sur la Lucha Libre, il a été alerté par une de ses amies habitant en France, qui a commencé à lui envoyer des photos via son iPhone. Il y avait un curieux livre qui racontait, en autres choses, les mystères entourant un non moins curieux Lutteur Masqué actif à Paris… dès 1867. Se dépéchant de le commander, « El Critico Emmascarado » (« le Critique Masqué », tel qu’il est crédité dans la revue) découvrait ainsi l’étonnante masquomanie qui a parcouru les rues de la capitale dans le courant du XIX° siècle et cet ancêtre des catcheurs masqués modernes.

Après m’avoir contacté, pour récupérer un peu d’iconographie (reproduite en double page dans Artes De México) et en y ajoutant ses propres recherches sur le genre, Orlando Jiménez Ruiz s’est lancé dans une rencontre étonnante, documentée, avec les catcheurs qui tournent de nos jours au Mexique (El Hijo Del Fantasma, Stuka Jr., Sangre Azteca…), en leur demandant s’ils savaient que les racines de ce sport de combat venait d’Europe (Orlando Jiménez Ruiz ne s’étant pas contenté du Lutteur Masqué mais étayant la chose de manière étonnante, en impliquant par exemple les soldats Zouaves du Second Empire). C’est une démarche construite et riche, et si j’ai pu contribuer (un tout petit peu, l’enquête étant plus riche que çà) en permettant au Lutteur Masqué de se faire un peu mieux connaître là-bas (en double page)… c’est la cerise sur le gâteau ! Artes De México n°119 est un beau volume (et en plus il est bilingue, ce qui fait que moi qui ne cause pas un mot d’espagnol j’ai pu me rabattre sur la partie en anglais), qui passe en revue des figures comme Santo et fait ressortir la Lucha Libre en tant que culture.

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Xavier Fournier: