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Dans la peau de Cesena…

Je me sens dans la peau de Biagio da Cesena quand il découvrit que Michel-Ange l’avait représenté dans un détail du plafond de la Chapelle Sixtine. Ou enfin quelque chose dans ces eaux-là parce qu’à la différence du cas qui nous intéresse aujourd’hui, Michel-Ange s’était brouillé avec Cesena et l’avait représenté en juge des enfers pour se foutre de sa poire. Michel-Ange et Cesena sont morts depuis des siècles et la vanne du peintre, elle, est encore au plafond de la chapelle (dans le genre « foutage de la gueule de quelqu’un pour l’éternité », Michel-Ange aura fait fort sur ce coup là). Non, dans le cas présent c’est tout autre chose mais j’ai découvert récemment que j’étais devenu un personnage de BD.

Oh, pas grand chose, un visage de juste deux ou trois centimètres dans le coin d’une case de l’autobiographie de Tüss, alias Olivier Ferra. Et il ne s’agit apparemment pas (enfin… je ne crois pas ?) de me maudire pour l’éternité.

Olivier (Ferra, je vous en parlais il y a deux lignes, vous ne faîtes pas attention ou quoi ?) a édité un petit livret biographique qui raconte son parcours d’auteur de bandes dessinées (enfin mettons la première partie de son parcours, disons « the early years »…) et tout y passe. Ses premiers projets avortés, les galères, les espoirs, les réussites. Oui, les réussites parce que quand le Dalaï Lama (sans dec’) se pointe et écrit la préface d’un album du dit Ferra (« Là Où La Neige Ne Fonds Jamais« ), moi je dis que ça vous pose un homme. D’autant qu’il était déjà posé, de nature, l’Olivier. Au demeurant, le lien entre le Dalaï Lama et mon auguste personne peut sembler ténu (si ce n’est que plus ça va et plus j’ai la même coupe de cheveux que lui). Mais pourtant je fais une apparition en « guest star » dans un détail de ce mini-album. Il se trouve qu’Olivier et moi-même avons fréquenté la même école de dessin (Je ne la nommerais pas : j’ai a peu près autant de mépris pour le fondateur de la dite école que Michel-Ange pouvait en avoir pour Cesena. Mais vu que je n’ai pas le talent du peintre pour figer l’autre en un graffiti éternel en haut d’une église, on me permettra au moins de nier son nom). Bref, aux environs de 17 ans Olivier et une ribambelle de personnages hauts en couleurs partagions les mêmes aventures et même mésaventure. Je peux me tromper mais je crois même qu’à l’époque Olivier avait mis en image des idées (scénario serait un grand mot) de moi (un fanzine collectif des élèves de l’école, un truc nummé Lune ou quelque chose comme ça. Mon exemplaire n’a pas survécu à un déménagement donc plus de preuve). A l’époque, Olivier était déjà Ferra mais ne signait pas TüSS mais Foëtus. Et il y a tout un passage consacré à la genèse de ses différents surnoms dans lequel nos inénarrables potos de promo (Stéphane De Ieso, Xavier Burgos et Alex Godard en particulier) refont surface. Moi y compris, avec ma tronche de 17 ans (quand j’avais des cheveux et qu’aucun lien physique avec le Dalaï Lama ne pouvait être décelé). Les ressemblances sont saisissantes et, quand j’ai découvert la scène, j’étais convaincu qu’Olivier avait travaillé d’après photo pour représenter tout ce beau monde. D’autant que moi j’en avais des photos et que ça collait, la représentation était raccord. En fait il a tout fait de mémoire, le bougre, et il ne s’est pas planté…

Non, en fait, à part la vision fugace d’un Xavier Fournier âgé de 17 ans qui doit occuper, allez, 2 centimètres de page, le vrai intérêt de ce livret c’est le joyeux délire dans lequel Mister Ferra chronique ses mésaventures. Je ne l’avais pas revu depuis des années donc il y a des détails que j’ignorais (ou que j’avais oublié) mais c’est marrant de réaliser certains rapprochements, comme quand il parle de l’éditeur qui fait monter les artistes de province à Paris et « oublie » de leur dire qu’il a annulé le rendez-vous (avant le portable, les emails et tout ça, que voulez-vous, Oliver Ferra est un auteur né à la fin du millénaire dernier). Ce qui est marrant c’est que le même genre de trucs m’est arrivé, y compris avec la secrétaire qui commence à faire remarquer qu’on est de P.R.O.V.I.N.C.E… Il y a bien des passages où ça fait écho à des trucs vécus. Cet album, « TüSS – My Life« , c’est un ovni bourré de private jokes. En plus c’est un tirage ultra-limité qu’il vous faudra commander pratiquement exclusivement sur le site de l’auteur ou quand vous le croiserez en convention. Sinon ,vous avez aussi ses vrais albums (comme le cycle de Dolma) qui, c’est vrai, ont le tort de ne pas m’avoir en « guest » mais (sans doute à cause de çà) s’avèrent bien sympas. Des choses comme « Mon Tibet en Images« , « Docteur Wong » ou encore « Karennis« . Bref, en fait, je vous ai bien ambiancé avec « TüSS – My Life » et Olivier, lauréat du prix Sidi Ali Melouah au 4ème Carrefour Européen de l’Image (moi je dis que ça vous pose un homme, bis) fait plein d’albums plus importants que ça. Olivier, Foëtus, Tüss enfin l’artiste qui se cache derrière cette myriade de noms a aussi un prochain album terminé, Jan, qu’il cherche à financer donc si vous êtes mécène dans l’âme et que vous passez par là, c’est ICI que ça se passe…

Que voulez-vous, il m’a casé dans une BD, il fallait bien que je me venge en le casant sur mon blog. Ah ! On fait moins le fier Mister Ferra !

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Xavier Fournier:

Voir les commentaires (2)

  • bien dit tout ça.........J'aurai pas fait mieux..........lol.........
    Bisou mon Xavier et bisou aussi a mon ami Ferra..........

  • Quel talent, tu as peut-être bien fait de suivre la voie de l'écriture (tu n'en étais pas moins doué en dessin !).
    Bises Jacou !